POUR UN GROUPE D’ETUDE « NICOLAS PASQUES »

L’église Sainte-Croix est destinée, à l’issue des travaux en cours, à remplir plusieurs fonctions culturelles, tout en conservant son affectation au culte catholique. Elle demeurera entièrement consacrée.

Dans la perspective d’une reconversion partielle en lieu d’exposition, le collectif « Sainte-Croix Renaissance », qui a naguère lancé, avec succès semble-t-il, l’idée d’un musée religieux, appelle à la constitution d’un groupe d’étude ayant pour objet un inventaire du patrimoine sacré de la ville de Provins détruit ou dispersé.

Il s’agit de créer un fonds documentaire sur les biens meubles et immeubles, églises, couvents, décors, objets du culte, que les tribulations de trois siècles d’histoire ont rendus invisibles sur le territoire de Provins. Certains disparus à jamais et ne subsistant que dans les archives, d’autres encore accessibles dans des dépôts extérieurs à notre ville.

Que de précieuses épaves du Provins religieux se retrouvent à Paris au Musée national du Moyen Age, à Ecouen au Musée national de la Renaissance ! Sans parler de telle statue-colonne émigrée outre-Atlantique dans une collection de… Pennsylvanie. Que d’églises, de chapelles dont ne restent en place que quelques pierres, mais dont une gravure, un dessin, voire une photographie ancienne sauvent  plus ou moins le souvenir !

Notre collectif souhaite placer ce groupe sous la dénomination de Nicolas Pasques, prêtre « antiquaire » (1744-1830), adversaire caustique des théories fumeuses de son contemporain Opoix, mais qui sut exprimer avec émotion, tant dans le dessin que dans le tableau qu’il nous a laissés du Provins d’avant les ruines révolutionnaires, son attachement au décor saccagé de la Cité des Roses.

«  Provins, ô ma douce patrie,
J’ai rappelé ton antique splendeur.
J’ai conservé ton image chérie,
Et dans mon livre et dans mon cœur. »
(Tableau conservé au Musée)

Et sur son beau dessin de la même vue générale, il cite le psaume 136, « Si oblitus fuero tui Jerusalem »…, « Si je t’oublie, Jérusalem »…, associant la déploration des Juifs exilés à Babylone aux regrets d’un Provinois qui ne reconnaît plus sa « douce patrie ».

Pierre Bénard
23 février 2023